Bruno Bernard, l’homme qui s’impose pour l’instant dans les sondages comme le challenger numéro 1 de Gérard Collomb pour la présidence de la Métropole de Lyon. Il nous a accordé un entretien d’une heure, où l’on peut déjà avoir les grandes lignes du programme que les écologistes dévoileront mardi prochain. Portrait d’un homme, qui reste encore un inconnu aux yeux du grand public, mais qui pourrait jouer un rôle décisif demain dans l’une des plus grandes collectivités locales de France.
« Cela va se jouer entre Bruno Bernard et nous ». Aux yeux de la garde rapprochée de Gérard Collomb, le candidat investi par les écologistes pour la présidence de la métropole serait désormais leur principal concurrent. Et naturellement, cela les arrange : pour l’ancien ministre de l’Intérieur, les Verts ont l’avantage de faire figure d’épouvantail qui rendrait beaucoup plus facile un ralliement derrière son nom au moment crucial, sur les airs déjà joués de « moi ou le chaos », ou plus précisément cette fois « moi ou la décroissance ». La stratégie a le mérite d’être éprouvée. En 2001, Collomb avait fait appel au « barrage républicain » contre le candidat jugé trop à droite Charles Millon. Il avait rejoué le même air pour faire battre Dominique Perben en 2008. En 2014, le danger venant de l’autre bord, Collomb avait cette fois eu recours aux Verts pour faire barrage à son ancienne protégée Nathalie Perrin-Gilbert. En 2020, Gérard Collomb aborde le scrutin en favori du premier tour, mais sans réserves pour le second. Alors osera-t-il chercher de nouveaux alliés à droite… pour faire barrage aux écologistes, ses alliés des 20 dernières années soudainement devenus infréquentables ? Le scénario semble en tout cas nettement plus favorable qu’un affrontement final avec son ancien dauphin, David Kimelfeld, dont la capacité de rassemblement paraît autrement plus redoutable. Et l’on se gardera bien d’enterrer ce dernier trop vite, alors que le mode de scrutin rend très improbable le jeu des pronostics.
« On ne naît pas écologiste, on le devient »
Il n’empêche, sondage après sondage, c’est pour l’instant bien Bruno Bernard qui s’impose comme le premier des challengers. C’est donc avec lui que L’Arrière-Cour a choisi de démarrer sa série de grands entretiens, pour chercher à comprendre sa personnalité et ses ambitions. Parce qu’il suscite une curiosité légitime, nous avons mis en ligne cet entretien dans son intégralité et sans montage, en le laissant prendre le t