Logement : une métropole attractive, mais pour qui ?

Dans la métropole lyonnaise, que Gérard Collomb voulait « attractive », les prix de l’immobilier explosent et les moins aisés doivent renoncer au centre-ville. Une tendance qui pourrait remettre en question la survie même du modèle métropolitain. Une enquête d’Élie Guckert, illustrée par le talentueux auteur lyonnais Jibé. 

Pourra-t-on encore se loger dans le Grand Lyon dans un futur proche sans se ruiner ? Les records battus par l’agglomération lyonnaise en 2019 ont mis la question au cœur des débats des élections métropolitaines et municipales. Selon l’observatoire des loyers publié par LocService, le prix pour une surface moyenne de 48m² a augmenté de 4,20 % à Lyon, pour atteindre 719 €. La ville se plaçait également sur la première place du classement de la tension locative, à égalité avec Bordeaux, et devant Paris.

L’inflation immobilière est un phénomène qui touche les grandes métropoles mondiales depuis déjà longtemps. L’agglomération lyonnaise, l’une des pionnières de la métropolisation en France, en subit les premiers effets. La barre symbolique des 10.000 € le m² vient ainsi d’être franchie à la Croix-Rousse, avec un bien de 9,24 m² vendu à 95 000€, soit 10 280€ le m². « Je ne veux pas être le président des 10 000€ le m² à Lyon », avait pourtant réaffirmé David Kimelfeld, actuel président de la métropole et candidat à sa propre succession.

« On est sur quelque chose d’anecdotique, c’est un bien en particulier, dans une situation particulière », tente de relativiser Michel Le Faou, actuel vice-président Urbanisme et renouvellement urbain, Habitat et Cadre de vie et référent logement pour les campagnes de David Kimelfed à la métropole et de George Képénékian à la mairie. « Mais on ne prend pas ça à la légère ».

Pour Guillaume Faburel, professeur à l’Institut d’urbanisme de l’université Lyon-2 et auteur du livre Les métropoles barbares (Le passager clandestin, 2019), ce seuil représente bien plus qu’une anecdote : « Le franchissement de la barre des 10 000 €, à La Croix-Rousse comme au niveau national, devrait servir de signal d’alerte », prévient-il.

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La métropole lyonnaise, que Gérard Collomb voulait attractive, subit une inflation des prix du m² qui pousse les moins aisés en dehors du centre-ville. Un modèle qui pourrait remettre en question la survie même du modèle métropolitain sur le long terme.

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