Le ton est posé, comme toujours avec Jean-Louis Touraine, mais la critique est ferme. Pour le député LREM de Lyon, le gouvernement et la haute fonction publique ont montré leurs
« insuffisances » dans la gestion de la pandémie, par trop de « centralisme », de « paternalisme »et un manque « d’agilité », quand les acteurs de terrain ont en revanche « sauvé la France ». Pour tirer toutes les leçons de la crise, il a fait partie de la soixantaine de parlementaires qui ont lancé la grande consultation « Le Jour d’Après », qui présentera en fin de semaine une vingtaine de propositions au gouvernement. « Une prime aux soignants et un simple replâtrage » ne suffiront pas, prévient-il, se prononçant pour des réformes en profondeur, notamment l’adoption d’un revenu universel et un « Grenelle de la santé » revalorisant et responsabilisant les soignants.Ce médecin qui a fait partie des pionniers de la recherche sur le sida dénonce les débats
« absurdes » sur la chloroquine et la dérive du Pr Luc Montagnier. Rapporteur des lois de bioéthique, il défend l’urgence de leur adoption pour ouvrir notamment la PMA à toutes les femmes et le droit à une fin de vie digne, alors que les pays frontaliers où cela peut se pratiquer ne sont plus accessibles. Il espère que le contexte sera même favorable à des avancées plus grandes encore, comme l’autorisation des tests génétiques et la GPA « éthique ».Celui qui a longtemps été la
« caution morale » de Gérard Collomb, le premier adjoint qui pouvait exprimer des réserves lorsque le maire de Lyon se fourvoyait notamment dans une attitude liberticide avec la presse locale, constate aujourd’hui son « désaveu » au premier tour des municipales. S’il soutient toujours David Kimelfeld, il ne voit pas d’un mauvais œil la montée en puissance des écologistes. Un grand entretien au ton libre, illustré par Sandrine Deloffre et son humour toujours mordant.« Il y a un sentiment légitime de déséquilibre, avec d’un côté ceux qui ont sauvé la France, qui sont les moins considérés et les moins payés, et de l’autre une « élite » qui n’a pas paru aussi maîtresse de la situation que les gens de terrain »
L&rsqu