Lancé en octobre dernier par la Ville de Lyon, le dispositif « zéro enfants à la rue » n’atteint toujours pas ses objectifs, malgré la mise à disposition du parc immobilier communal. Bien que l’opposition dénonce un « effet de communication », la majorité écologiste n’entend pas y renoncer, même si elle n’a pas tous les leviers en main pour parvenir à ses fins. Une enquête de Margaux Courbon.
« On veut qu’il n’y ait plus d’enfant scolarisé à Lyon sans abri à n’importe quel moment de l’année. » Rencontrée début juin, l’adjointe aux solidarités Sandrine Runel (PS) ne compte pas renoncer à la promesse lancée en octobre dernier avec la présentation du plan « zéro enfants à la rue ». Élaboré en réponse aux mobilisations du collectif Jamais Sans Toit (JST), qui occupait une dizaine d’établissements scolaires pour héberger des élèves et leurs familles sans abri, ce plan n’a pourtant jamais pleinement atteint ses objectifs, malgré plusieurs tentatives d’ajustements.
Courant octobre, la mairie de Lyon a commencé par remettre le chauffage la nuit dans les écoles occupées, puis mobilisé le patrimoine immobilier de la Ville en prenant en charge les loyers pour permettre à des familles d’être hébergées. « Ce n’était pas satisfaisant », note Sandrine Runel. « On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de situations d’urgence. Les parents étaient pris en charge dans un hébergement et se retrouvaient à la rue du jour au lendemain sans le dire à personne. » La mairie a donc changé de stratégie en novembre. Des appartements du parc communal ont été mis à la disposition de trois familles. Le mois suivant, d’autres enfants étaient à la rue… Fin décembre, la Ville a recensé le patrimoine disponible et demandé à l’État de trouver un opérateur associatif pour accompagner les familles. Deux dispositifs sont ainsi nés, portés par le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri : un ancien commissariat, le 44, abrite 11 familles tandis que des appartements du parc communal en accueillent huit.
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