La rénovation énergétique des bâtiments est la principale « ressource » d’économies d’énergie possibles en France. Pourtant, le rythme des rénovations reste très inférieur aux objectifs répétés durant les COP successives. Les moyens financiers ne sont qu’un des obstacles à surmonter. Une rencontre organisée le mercredi 17 novembre dans le cadre des Journées de l’économie, dont
L’Arrière-Cour est partenaire, tentera d’identifier ces obstacles et d’esquisser des solutions.« Comment, lorsqu’on est de gauche, peut-on se battre pour donner 12 milliards d’euros d’argent public afin d’enrichir le patrimoine des propriétaires immobiliers ? » Daniel Ibanez, économiste et organisateur des Rencontres annuelles des lanceurs d’alerte (dont L’Arrière-Cour est partenaire), résume crûment la récente passe d’armes entre le gouvernement et l’opposition au sujet de MaPrimeRénov’.
Lundi 31 octobre, les écologistes et les socialistes se sont en effet réjouis d’avoir fait adopter chacun un amendement augmentant en tout de 12 milliards d’euros les crédits en faveur de la rénovation thermique des logements. Deux amendements adoptés grâce aux voix des élus RN et contre l’avis du gouvernement, qui n’ont pas survécu au 49.3 mais qui ont permis de dénoncer « l’inaction climatique du gouvernement ». « #12mpourlareno », twittaient ainsi les deux députés Nupes de Lyon Marie-Charlotte Garin et Hubert-Julien Laferrière, relayant un appel à signer une pétition demandant le rétablissement des deux amendements.
« Pourquoi chauffe-t-on nos bâtiments ? Parce qu'ils fuient... »
Face au réchauffement climatique, l’enjeu de la rénovation thermique des bâtiments ne fait aucun doute. Si le débat public a tendance à se concentrer sur la problématique du transport, voire de l’industrie ou de l’agriculture, le secteur du bâtiment représente à lui seul 49% de la consommation énergétique totale en France. Or, la Cour des comptes vient de fustiger la faible efficacité du dispositif actuel. Ainsi, en 2021, les 7 milliards d’euros de dépense publique consacrés à la rénovation n’ont bénéficié qu’à 2.500 « passoires thermiques » sur les 4,8 millions identifiées. C’est peu pour 700.000 opérations financées, qui n’ont consisté à 86% qu’en de simples « gestes » sur une partie du bâti,