« Dire que le Rassemblement national représente l’électorat des campagnes, c’est faux »

Le RN n’avait encore jamais été réellement aux portes du pouvoir. La logique du « front républicain » contre l’extrême droite, que L’Arrière-Cour a toujours appelé et continuera d’appeler de ses vœux, semble cette fois bien enrayée. Dans le Rhône, l’extrême droite serait ainsi en capacité d’emporter deux à six sièges de députés, pour la première fois dans la Ve république en dehors de l’élection proportionnelle de 1986. Trois politologues, Romain Meltz et Stéphane Cadiou, professeurs de sciences politiques à Lyon 2, et Jonathan Bocquet, chercheur à l’institut de recherche Triangle, tentent d’expliquer sa progression y compris sur des territoires qui lui résistaient jusqu’à présent.

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« Faire le choix de vivre en ville est de fait une non-adhésion aux thèses du RN »

À Lyon, le Rassemblement national reste sur des chiffres inférieurs à la moyenne nationale et plafonne à 13%. Dans le Rhône, s’il engrange aussi des scores modestes, il connaît néanmoins une progression depuis les législatives de 2022, grimpant de 12% à 23% aux européennes. Comment expliquer cette tendance à la hausse ? 

Romain Meltz : Il faut relativiser cette progression. Il ne s’agit pas d’une apparition du Rassemblement national dans des endroits dont il était absent. C’est une poussée générale, une augmentation du score dans des circonscriptions où il était déjà élevé. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il s’agit d’une tendance globale, et qu’il ne progresse pas davantage dans ces circonsc

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