Éducateur spécialisé passé par l’école de Condé à Lyon, Kevin Dubost souhaitait parler de détention «
sans montrer des barreaux ». C’est pourquoi il a placé sa focale sur l’image de soi. « Quelque chose qui n’est pas demandé dans mes missions », confie-t-il à Laureline Pinjon et Julie Desbiaux dans cet article pour le numéro 2 de la revue Chabe! (toujours en librairie).(publicité)
Difficulté d’accès au logement, éloignement du marché de l’emploi, endettement, isolement social : la réinsertion des personnes sorties de prison est une épreuve délicate et fragilisante. « Il ne s’agit pas juste de sortir de prison, de trouver un travail et de reprendre sa place dans la société », insiste Kevin Dubost, qui a fait ses armes dans le social avant de suivre une formation de photographe à l’école de Condé à Lyon. L’éducateur spécialisé jongle toujours avec les deux domaines, et se nourrit de chacun d’entre eux.
« On marche, on voit l’horizon »
Employé au sein d’un dispositif de réhabilitation sociale, il épaule les personnes sorties de détention dans leur recherche d’emploi et leurs démarches administratives. Il les guide dans leur retour à l’extérieur, à la société, à un monde retrouvé : celui d’après l’incarcération. Kevin Dubost a commencé par tirer des portraits pour les CV des personnes qu’il accompagne ; au fil des mois, son objectif ne l’a plus quitté. La photographie se mêle désormais à la rencontre. Un reportage filé prend vie presque malgré lui.
Les mesures