Noël est passé et vous avez peut-être reçu une montre ou une bague connectée. Mais savez-vous exactement ce que peut – ou ne peut pas – faire ce concentré de technologie ? Comment mesure-t-on la charge de travail d’un athlète ? Les réponses de Vincent Dolique, ingénieur de recherche au CNRS et spécialiste de la physique des matériaux et des sciences du sport.
Précédemment, je vous ai parlé des GPS et de l’erreur de mesure que peut commettre ce genre de matériel. Aujourd’hui, je vais vous entretenir de l’utilisation des données captées durant vos séances de sport.
Votre montre mesure votre fréquence cardiaque (FC), votre distance parcourue, votre vitesse et vos accélérations. De ces quatre paramètres, vous allez voir que l’on peut déduire beaucoup de choses, mais attention à ne pas faire dire n’importe quoi à ces données ! Sous couvert d’une certaine crédibilité, certains n’hésitent pas à romancer la réalité de leurs exploits…
Multiplier le facteur temps par une perception
La notion de charge d’entraînement – ou celle de charge de travail, qui est la somme de la charge d’entraînement et de la charge des matchs – est très étudiée par les scientifiques. Le laboratoire interuniversitaire de biologie de la motricité (LIBM), à Lyon, s’intéresse de près à ce sujet. Avec un but principal : être capable de quantifier l’énergie dépensée par l’athlète et comprendre la relation entre cette dépense énergétique, les performances et les blessures.
Ce travail s’effectue, on le voit, sous deux angles d’attaque. Tout d’abord, l’optimisation de la performance, où l’on tentera de maîtriser l’entraînement (volume et intensité) pour que l’athlète soit dans des conditions optimales le jour J. Ensuite, la prévention des blessures. On essaie de comprendre pourquoi un athlète s’est occasionné une déchirure musculaire, par exemple, et l’on cherche des corrélations entre son entraînement et le moment de la blessure. Les préparateurs physiques composeront alors un programme d’entraînement propre à optimiser la performance mais sans aller trop loin, pour éviter toute blessure.
Le problème repose donc sur la modélisation de la dépense physique, de l’état psychique de l’athlète et de sa récupération après un effort (à court terme, c’est-à-dire dans l’heure qui suit un effort, mais aussi par le sommeil et le repos sur plusieurs jours).
Le premier système mis en place a été l’échel