France 3 Auvergne Rhône-Alpes diffuse ce jeudi 13 janvier à 23h « Éric Piolle, le pèlerin vert », un documentaire réalisé par Raphaël Ruffier-Fossoul et Sigried Buchy, et produit par 13 Productions. Pendant plus d’un an, ils ont suivi celui qui est considéré comme un modèle pour le maire de Lyon, Grégory Doucet, ou le président de la Métropole, Bruno Bernard, autant qu’il fait figure de repoussoir pour leurs opposants. Au fil de plusieurs longs entretiens, le maire de Grenoble, qui se définit comme « radical et pragmatique », a détaillé sa « méthode », en assumant les clivages qu’elle peut générer. Des heures de discussions dont L’Arrière-Cour a pu extraire un entretien avec celui qui joue les pionniers dans la galaxie écologiste, pour avoir été le premier (en 2014) à se faire élire à la tête d’une ville de plus de 100.000 habitants en France. Un homme dont les ambitions n’ont pas été émoussées par son échec à la primaire écologiste.
Raphaël Ruffier-Fossoul : Vous êtes venus sur le tard à la politique, après une première expérience en tant qu’ingénieur et manager. À quel moment avez-vous commencé à conceptualiser une méthode applicable à la politique ?
Éric Piolle : Il y a deux phases. Pendant la première, je ne suis pas du tout engagé en politique mais je m’y intéresse de l’extérieur, et donc je réfléchis en tant que citoyen. Ensuite, quand les écologistes grenoblois viennent me voir en 2010 pour me proposer de m’investir, la première fois, je dis non ; la seconde, je me dis : bon, OK. C’est là que je réfléchis à la façon de traduire dans le champ politique ce que j’avais en tête en tant que citoyen.
Et vous cherchez une méthode pour gagner les élections ?
Non, c’est l’articulation d’un projet de société qui m’intéresse. Dans la vie, mes centres d’intérêt naturels, c’est de comprendre des systèmes complexes, des civilisations, des sociétés… De penser quels sont les objectifs à définir, le plan d’action pour les atteindre. Et ça, aussi bien dans des sphères toutes petites : comment faire pour dynamiser l’école de mes enfants, puis comment lutter contre les inégalités sociales en matière éducative, puis comment accéder aux responsabilités qui permettent de mettre en œuvre ce qui m’intéresse.
Quels sont les points co