Enfin une raison de se réjouir au milieu d’une actualité déprimante : le lancement du troisième numéro de Chabe est imminent ! Nous aurons comme chaque année besoin de vous pour le pré-financer, mais on a hâte de vous dévoiler les autrices et les auteurs qui vont à nouveau changer notre regard sur Lyon. En attendant, on vous propose une pépite du Chabe numéro 2, le travail de Jules Mono sur la communauté lyonnaise trans et non-binaire. Le publier aujourd’hui est un clin d’oeil assumé à l’actualité et aux déclarations « ubuesques » qui tournent en dérision la proposition de simplifier des procédures administratives inutilement longues et humiliantes.
La première fois qu’il découvre son portrait, Nyx pleure. Des larmes de joie. Celle de pouvoir vivre pleinement sa « queerness ». À travers l’objectif de Jules Mono, il se trouve si beau. Le temps des shootings, il « se sent muse ». Sa moustache est courte, comme le crop top qui l’habille. On y lit « baby girl ». Un vêtement qu’il aurait difficilement osé porter avant. Assigné femme à la naissance, il a fait une transition de genre masculinisante. Aujourd’hui, il n’arrive pas à s’identifier au pronom neutre « iel », « car on entend trop le “elle” ». Il poursuit : « Les personnes non-binaires, c’est compliqué, car on ne rentre dans aucune catégorie. Mais la vérité est simple : on existe. »
En se détachant le plus possible des normes de beauté, les portraits de Jules Mono transcendent eux aussi les frontières du genre. Ils subliment les particularités de personnes qui souffrent de dysphorie du genre, pour faire place à l’« euphorie du genre », ce sentiment de bien-être lié au fait d’exprimer son genre et d’en être respecté·e. Se réapproprier son corps, documenter sa transition ou faire son coming out… Si les motivations pour passer devant la caméra sont multiples, la série de Jules Mono se veut une ode à la Myriade de représentations possibles.
Pic de violence
Léo, Champvert
« Je cherche à capturer la douceur de notre quotidien, mais aussi le combat permanent contre la performativité et les violences », confie le portraitiste non-binaire, qui utilise en alternance les pronoms « il » et « elle ». À Lyon comme ailleurs, les ag