Le RN a réussi à se qualifier pour le second tour des législatives dans 11 circonscriptions du Rhône sur 14, deux ans après ne l’avoir fait dans aucune. La logique du « front républicain », si elle est suivie par les électeurs, pourrait cependant le priver de plusieurs députés dans le Rhône.
« C’est une urgence, il y a urgence à agir », résume Renaud Payre, vice-président au logement de la Métropole. L’ancien directeur de Sciences Po Lyon appelle à « oublier les tactiques et à s’unir contre l’extrême droite », lui qui a été « impressionné par une gauche qui a réussi à s’unir en peu de temps ».
De la tactique, il va en falloir pourtant, notamment dans les neuf triangulaires* formées dans le Rhône après le dépouillement. Une situation qui tranche avec les législatives de 2022, qui ne comptaient que huit triangulaires dans l’ensemble des territoires français. De quoi rendre les résultats de dimanche imprévisibles et ouvrir la porte au jeu des désistements. Un jeu qui sera déterminant pour les candidats de gauche, de la majorité et certains républicains, qui espèrent damer le pion au RN. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, abonde dans le sens d’un front républicain : « Nous allons devoir mettre toute notre énergie pour que ce pays ne soit pas gouverné par l’extrême droite. »
Son ton grave au soir du 30 juin tranchait avec les bons résultats des candidats de gauche à Lyon, qui ont vu l’élection au premier tour de l’écologiste Marie-Charlotte Garin dans la 3ème circonscription. Dans la 2ème, Boris Tavernier (écologiste) était proche de l’imiter, tandis que, dans la 1ère, Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI) aborde en grande favorite une triangulaire face au député sortant macroniste Thomas Rudigoz, et que Sandrine Runel (PS) a aussi de réelles chances de l’emporter dans la 4ème, pourtant très ancrée à droite.
Rares à se présenter à la préfecture dimanche soir, les candidats de l’ex-majorité ont parfois fait amende honorable. Ainsi, Ludovic Almeras, évincé d’une 14ème circo que se disputeront la gauche et le RN, suggère une « remise en question de la façon dont la majorité s’est adressée aux Français ». De guerre lasse, il concède que les candidats macronistes se sont « peut-être coupés de l’échange et du soutien auprès d’électeurs qui se tournent maintenant vers d’autres partis ». Une expli