« Spirit in motion » (« esprit en mouvement ») : telle est la devise des Jeux paralympiques dont la flamme passera par Lyon lundi 26 août. L’occasion pour Vincent Dolique, ingénieur de recherche au CNRS et spécialiste de la physique des matériaux et des sciences du sport, de nous parler des sciences du sport et de la recherche autour de ces athlètes.
Les Jeux paralympiques ont été inventés en 1948 dans un hôpital militaire au nord de Londres. Le neurochirurgien Ludwig Guttmann cherchait un moyen d’accélérer la guérison de ces patients en leur faisant faire des activités sportives. Au même moment se déroulaient les Jeux olympiques de Londres. Les jeux internationaux étaient nés ! Ils ne cesseront de s’étoffer jusqu’en 1960, où ils deviendront les premiers Jeux paralympiques à Rome.
Comme dans n’importe quelle compétition, toutes les bonnes idées sont mises à profit pour faire mieux que les autres nations. En revanche, de vrais moyens humains, financiers et scientifiques n’ont été que tout récemment mis à la disposition des fédérations pour franchir un cap et faire « sauter » des verrous technologiques.
Dans ce quatrième article, je vais éclairer quelques aspects de la recherche dans le handisport. Cette liste est loin d’être exhaustive. Je vous invite à visiter le site de la Fédération française handisport, où vous trouverez énormément d’informations.
Neptune : biomécanique et hydrodynamique au service du nageur
Je commencerai par la natation. Dans le cadre d’un vaste projet de recherche intitulé « Neptune », des scientifiques ont tenté de décrypter les courses. Ils ont analysé des flux vidéo pour comprendre et affiner les stratégies de course, la mécanique du nageur (coordination motrice et propulsion), les résistances à l’avancement, etc.
Pour cela, ils ont mis au point un système simple de caméra mobile permettant de s’adapter à chaque site de compétition. Ces analyses sont réalisées grâce aux lois de l’hydrodynamique et de la biomécanique (étude du mouvement). L’hydrodynamique est la capacité d’un objet à se mouvoir dans l’eau. C’est exactement la même chose lorsque vous sortez votre main par la fenêtre d’une voiture en mouvement. Si votre main est face au vent, vous sentez une grande résistance ; si elle est disposée horizontalement, la résistance diminue grandement.
On remplace ici l’air par l’eau en les considérant, en première approximation, comme deux fluides dotés de propriétés mécaniques assez proches (leur densité étant par ailleurs très différente), et l’on étudie la propulsion d
