Personne ne semble le connaître. Pourtant, Grégory Doucet est le grand favori du scrutin municipal à Lyon. C’est sur un banc, à l’ombre d’un platane, qu’il a choisi de rencontrer
L’Arrière-Cour pour un échange de près de deux heures. Nous avons cherché à comprendre comment le candidat écologiste se projetait dans la fonction de maire de Lyon, qui lui semble promise depuis qu’il a réussi l’union avec les listes de la gauche unie menées par Sandrine Runel et celles de Lyon en commun de Nathalie Perrin-Gilbert. L’arrivée d’un écologiste à la tête de la troisième ville de France n’en constituerait pas moins un événement politique majeur, qui pourrait bien capter l’attention des médias nationaux dans les deux prochaines années. Un entretien doublement illustré par Guillaume Long.L’Arrière-Cour : Notre dernière rencontre s’inscrivait dans le cadre d’un entretien collectif autour de la démarche initiée par Renaud Payre, sous le nom de « Madame Z », et destinée à créer les conditions d’une union des écologistes et de la gauche. Pourquoi cette union ne s’est-elle finalement réalisée qu’au deuxième tour ?
Grégory Doucet : « Madame Z » représentait une main tendue pour accueillir d’autres personnes dans la famille écolo. C’était sans doute trop tôt. Beaucoup de mouvements politiques accomplissent un pas vers l’écologie mais avec leur propre histoire, et pas tous à la même vitesse. J’ai alors réalisé qu’en face de moi se trouvaient des gens qui désiraient avant tout réunir la gauche. Ils l’ont fait, c’est très bien, mais ce n’est pas le logiciel politique qui correspond au 21e siècle. Je le leur ai dit à l’époque. Il fallait le tenter, parfois ça marche, parfois ça ne marche pas… mais il faut aussi savoir prendre les choses en main pour donner des directions de long terme.
« J’étais rarement dans un bureau, je parcourais presque quotidiennement les bidonvilles de Manille. »
Bruno Bernard, votre homologue pour la Métropole, dit souvent qu’« on ne naît pas écologiste, on le devient ». Quel a été le déclic de votre engagement ? Vous avez commencé par une école de commerce : on imagine que cela ne vous conduisait pas particulièrement vers l’engagement politique écologiste…
Malgré quelques expériences dans l’entreprise marchande, j’ai surtout travaillé dans l’associatif. Savoir lire un compte d’exploitation