Alors qu’il ne semble pas chercher la lumière, Bruno Bernard est devenu en juin l’élu écologiste à la tête du plus gros budget public en France. S’il ne s’est pas fixé d’objectifs particuliers pour ses 100 premiers jours à la tête de la Métropole de Lyon, il aborde cette rentrée avec l’ambition de faire percevoir aux habitants « un début de changement ». Dans le long entretien qu’il a accordé à L’Arrière-Cour, l’écologiste détaille ses priorités, sa méthode et ses objectifs à long terme. Même s’il prévient aussi que la crise du Covid n’est toujours pas derrière nous, qu’elle grèvera forcément les marges de manœuvre de la nouvelle équipe et imposera des arbitrages « entre des dépenses sociales, culturelles, sportives et autres ». Un entretien destiné à faire date, qui est illustré poétiquement par Guillaume Long et dont le secrétariat de rédaction a été assuré par Vincent Degrez.
Ce qu’il faut retenir :
- Sur la sécurité, Bruno Bernard n’entend pas réagir sur les réseaux sociaux aux faits divers et privilégiera « les contacts directs avec les familles des victimes ». Rappelant que cela ne relève pas des compétences de sa collectivité, il ne souhaite pas créer de police métropolitaine mais privilégier le recrutement d’éducateurs de rue, expérimenter des radars anti-bruit et mettre en œuvre un urbanisme « sécurisant ». Au niveau national, il plaide pour la légalisation du cannabis sans laquelle il lui semble impossible d’améliorer durablement la situation dans certains quartiers « minés par l’économie souterraine ».
- La crise du Covid a déjà profondément affecté les finances de la Métropole, dont la capacité d’autofinancement annuel est passée de 500 à 250 millions d’euros. Le nouvel exécutif fera en conséquence adopter un plan de mandat « prudent » d’ici à la fin de l’année, en espérant en cas d’embellie pouvoir revoir les objectifs à la hausse l’année prochaine. Le nouveau président se dit malgré tout « confiant » dans la reprise économique si la crise sanitaire ne repart pas, estimant que les entreprises du territoire ont globalement fait preuve de « résilience » ces derniers mois. Il ne croit cependant pas dans l’efficacité des dispositifs gouvernementaux en faveur de l’emploi des jeunes et demande au Premier ministre de pouvoir expérimenter à Lyon un « RSA jeune ».
- En matière d’emploi, Bruno Bernard n’adhère pas à la « théorie du ruissellement » ni aux politiq